La joie de l'évangile! Retours sur la conférence Evangelii Gaudium du 17/12/2013 (Document du Pape François)

Alors que de grands changements s’opèrent dans notre société actuelle, entraînant la précarité, les disparités sociales, l’exclusion, et créant un paysage toujours plus individualiste, basé sur l’argent, et au sein duquel rapidement nous pouvons rapidement perdre pied, le Pape François, dans son exhortation Evangelii Gaudium (2013), nous invite à retrouver des repères, et accepter ces changements comme des « défis pour croître », comme une étape inéluctable de l’Eglise où la solidarité chrétienne est plus que jamais la substance qui changera le monde.

En effet, le Pape nous appelle aujourd’hui à (re)découvrir la joie de l’Evangile. Il appelle toute l’Eglise, comme il nous appelle tous dans notre quotidien, à manifester cette joie de connaître Jésus, toujours, en tout lieu, et à tout homme, pour ne pas rentrer nous-mêmes dans un égoïsme et un individualisme de la foi.

Ainsi, c’est en compagnie d’une cinquantaine de participants, et guidés par le Père Christophe Delaigue, que nos conférenciers Mgr Guy de Kerimel, le Père Daniel Blaj et Sœur Véronique Minet se sont réunis au Centre Théologique de Meylan pour mettre en exergue les grandes lignes du document du Pape à la fois de façon théologique et pastorale.  Une manière de terminer l’année 2013 en beauté pour attaquer la nouvelle année avec joie.

Dans le souffle du Concile Vatican II, cette exhortation annonce en effet « un renouveau qui ne peut être différé », annonce Pr Daniel Blaj (Lire son intervention à la conférence). C’est en effet Maintenant (avec un grand M) que nous sommes tous appelés à notre mission, à mettre en œuvre le Concile, à faire découvrir le vrai cœur de l’Évangile : ce qui est grand, ce qui est beau, ce qui est plus haut, ce qui est joie et qui est sans cesse renouvelé.

Sortons de notre confort, de nos limitations, de nos enfermements pour aller vers l’autre, pour évangéliser, pour parler, semer en tant que « communauté évangélisatrice » rappelle Sr Véronique Minet. Car l’église  est aujourd’hui appelée à cette transformation missionnaire.

Ouvrons-nous à la piété populaire, car au royaume de Dieu il y a de la place pour tous et personne n’est oublié. C’est dans cette piété que nous apprendrons la profondeur de la relation avec Dieu, tout comme l’ouverture vers l’autre, vers les difficultés des autres qui peuvent un jour devenir les nôtres.

« Le Seigneur t’appelle » rappelle le Pape François. Il nous tutoie et instaure ainsi une relation de proximité, de solidarité avec nous. L’on voit bien ici une proclamation à la décentralisation de la mission : il y a plusieurs cordes évangélisatrices et chacun d’entre nous peut en jouer les sons, les nuances, à son rythme. Oui, nous sommes missionnaires, et dans la vie pastorale que nous menons, le Pape insiste aussi sur cinq étapes primordiales : 1) prendre l’initiative, 2) s’impliquer, 3) accompagner, 4) porter du fruit, 5) fêter. Il nous fait prendre conscience que nous pouvons en toute opportunité « transmettre le parfum de la présence proche deJésus » (Chap. IV, 169) rappelle Sr Véronique Minet.

Le texte du Pape nous révèle encore une fois l’immensité du message évangélique. Sa grandeur est telle que nous ne pouvons le garder pour nous. Nous sommes invités à le partager, comme l'on partage nos connaissances avec les enfants, comme l'on éveille ceux-ci à ce qui est bon ou mal, comme on leur apprend à reconnaître la bonté de chacun et à aimer les autres. Mgr de Kerimel souligne en cela le fait de permettre à l’autre de rencontrer Jésus, car il est là et il nous aime, tous, il nous accompagne. Mon prochain doit donc connaître cette joie qui brûle en moi et qui anime mon cœur. Il rappelle également la dimension relationnelle du texte papal qui invite au mélange, au brassage urbain, à une foi incarnée en relations (et qui dit incarnée dit « dans la chair » de l’autre).

Comme le Pape François, laissons-nous guider par l’Esprit Saint, nous laisser conduire, car c’est cela « être mystérieusement fécond » (Chap. V, 280), et c’est là qu’intervient pleinement la joie de Dieu. « Nous pas ne pouvons pas être anonymes de la transformation qu’opère le Christ en nous » souligne Mgr de Kerimel.

Nous sommes tous frères, Peuple de Dieu. Enseignons-nous les uns les autres la solidarité. Soyons à l’écoute de l’autre et des signes de Jésus. Vivons dans la joie d’être les enfants de Dieu, et comme eux, mettons-nous en marche pour aller vers un monde meilleur. Allons à la rencontre par la mission que le Christ instaure en nous, faisons de ce tournant de l’histoire une base réanimée de la foi chrétienne et de la joie qui en découle.