lundi 17 février 2014

Le Christ juif



Un coup de cœur pour le livre de Daniel Boyarin "Le Christ juif", dont la presse parle assez largement et qui se lit facilement pour qui connaît un peu le judaïsme contemporain de Jésus. Voilà un historien américain juif (qui se dit pratiquant) qui lit très finement les évangiles et replace les enseignements de Jésus dans le contexte de la Tradition juive et des textes inter testamentaires qui circulaient au temps de Jésus. 



En analysant longuement la figure du "Fils de l'Homme" il montre que l'idée de la venue d'un Messie envoyé de Dieu, “Rédempteur divino-humain”, se trouve dans Daniel 7 et était acceptée par une certaine tradition juive. De même la figure du Serviteur souffrant d’Is 53 pouvait s’appliquer au Messie à venir (et non seulement au peuple d’Israël) selon certaines interprétations juives. Pour cela, il s’appuie largement sur les textes inter-testamentaires et conclut que les éléments de la christologie chrétienne à venir étaient déjà en place au moment de la vie de Jésus et qu'il n'y a donc rien d'étonnant à ce que des juifs se soient mis à sa suite.

Au XII° siècle: à temps nouveaux, nouvelles théologies...



La théologie au 12° siècle, CHENU Marie-Dominique (1895-1990) Paris : Vrin 2006 - 407 page. 
Ce livre classique de MD Chenu, expose un renouveau de la pensée chrétienne, qui s’enracine dans les ouvertures et dans les conflits d’une société européenne en pleine mutation. Il s’agit d’un livre “d’histoire des idées” et, au dire de Jacques Le Goff, un des meilleurs. C’est un moment capital de l’histoire de la théologie chrétienne occidentale,  au coeur de la “Renaissance “ du XIIème siècle. Chenu explore ici la naissance, de la théologie latine proprement dite. Phase décisive par la mise en place de catégories fondamentales qui baliseront la pensée européenne pour des siècles : l’autonomie et l’accessibilité de la nature, la possibilité de tout juger à partir des exigences de la raison, y compris les contenus religieux, Le “propre de l’homme”, le ”pourquoi” de son existence, le rôle de l’histoire. Le passage de la littérature, avec ses grammaires, à la philosophie, avec ses questions.

Un concile de l'Église orthodoxe ?

Le concile Vatican II a été un évènement ecclésial d'importance pour l’Église catholique romaine, il y a 50 ans maintenant. On ne le redira jamais assez. Et c'est par ce concile que l’Église catholique est entrée officiellement et pleinement dans le dialogue œcuménique. Parmi les actes posés, en parallèle des textes votés, on se souviendra par exemple de la visite de Paul VI et Athénagoras à Jérusalem puis de la levée réciproque des excommunications entre Rome et Constantinople.
L’Église orthodoxe avec laquelle nous dialoguons depuis ces évènements est une Eglise composée de plusieurs Eglises patriarcales en communion dont les deux plus emblématiques sont l'Eglise orthodoxe grecque (Patriarcat de Constantinople), dont le primat assure un ministère de communion au sein de l'Orthodoxie, et l'Eglise orthodoxe de Moscou et de toute la Russie, la plus importante en nombre de fidèles. On compte également 13 autres Églises dites orthodoxes.

lundi 10 février 2014

Le concile de Trente. Ce qui s'est vraiment passé

Pour qui n'est pas un spécialiste de cette période de l'histoire (comme moi) et pour qui aime l'histoire, alors ce livre est vraiment passionnant. Il se lirait presque comme un roman. Encore faudrait-il ne pas prendre trop vite la nausée à entendre combien les disputes théologiques et ecclésiologiques de l'époque sont empreintes en fait de querelles politiques aux enjeux important.
Car plus que l'histoire seule des débats théologiques et pastoraux qui traversèrent le concile de Trente, son histoire, sa mise en place, ses débats, et plus largement les évènements ecclésiaux de l'époque (Réforme et Contre-réforme), c'est tout autant l'histoire politique de l'époque qui nous est ici racontée, celle qui nous permet de comprendre, du coup, les enjeux ecclésiaux et diplomatiques des questions théologiques disputées. Et pour qui aime l'histoire, c'est passionnant, et relativement grand public je pense (même si, il est vrai, il faut quand même s'accrocher un peu pour suivre mais aussi pour supporter parfois tant de soubresauts diplomatiques quand ce ne sont pas des magouilles d'un camp contre un autre).